La chapelle Notre-Dame de Grâce et Saint Vincent de Paul

 

Vincent de Paul est né à Pouy, près de Dax, en 1581, dans la famille d'un pauvre laboureur. Il commença ses études à Dax et, se destinant à la prêtrise, les poursuivit à l'Université de théologie de Toulouse, très importante alors en Europe. Ses ressources, très limitées, se trouvèrent vite épuisées, et le jeune étudiant se vit obligé d'ouvrir une petite institution à Buzet-sur-Tarn, aux confins des départements actuels du Tarn et de la Haute-Garonne. Il y recevait de jeunes pensionnaires qu'il instruisait lui-même. Il y en eut d'illustres, comme les deux petits neveux du fameux Jehan de la Valette (qui, avec 15 000 hommes, défendit l'île de Malte contre les forces de l'empire Ottoman).

Les photos ci-dessous ont été prises à Buzet-sur-Tarn en janvier 2020 :

 

 

C'est pendant son séjour à Buzet que notre jeune étudiant, ordonné prêtre à Périgeux le 23 septembre 1600, serait venu à Notre Dame de Grâce pour célébrer une de ses premières messes, sinon sa première messe.

Il n'y a pas de certitude absolue à cela, mais de nombreux éléments historiques vont dans ce sens.

Il est très probable que la chapelle fut un lieu de promenade de Vincent, soit seul soit avec ses élèves. En 1748, onze ans après la canonisation de Saint Vincent, un Père Lazariste (M. Collet) écrit que la première messe de Saint Vincent fut dite "de l'autre côté du Tarn, dans une chapelle de la Sainte Vierge, sur le haut d'une montagne et dans les bois".

On dispose d'autres témoignages, datant aussi du 18ème siècle, notamment celui de M. Fauré (qui sauva la chapelle de la destruction en 1794), affirmant que son grand-père, qui vivait au moment de la canonisation de Saint Vincent (le 16 juin 1737), lui disait : "Un grand saint a dit sa première messe dans cette chapelle".

 

Donc, Saint Vincent est monté plusieurs fois de Buzet-sur-Tarn à Grâce.

Ecoutons ce qu'en dit l'abbé Yvon Tibbal, natif de Condel et membre historique de l'association, au cours d'un entretien réalisé fin avril 2016 :

Il est donc possible de reporter sur une carte le chemin qu'a dû emprunter Saint Vincent de Paul pour monter à la chapelle Notre Dame de Grâce. Il faut savoir que le pont actuel n'existait pas à l'époque de Saint Vincent ; il y avait un autre pont, aujourd'hui disparu. C'était d'ailleurs le seul pont sur le Tarn entre Montauban et Albi.

Le chemin est tracé en rouge sur les trois cartes ci-dessous :

  • d'un seul trait sur une carte à moyenne échelle, qui montre en outre la situation de Grâce entre Buzet, Roquemaure et Condel,
  • sur deux traits séparés sur une carte à plus grande échelle.

Puis Vincent a quitté la région et a commencé son apostolat auprès des pauvres et des Grands de l'époque.

Au 17ème et 18ème siècle on a continué de prier la Vierge avec une vénération particulière pour "Monsieur Vincent" canonisé en 1737. En 1825 fut inauguré officiellement et avec solennité le culte de Saint Vincent à la chapelle. Le premier pèlerinage mené par les Lazaristes eut lieu en 1851, et depuis l'on continue de venir de partout, de la région, de France et du monde entier pour associer "Vincent" au culte de Marie.

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez télécharger le document " Saint Vincent de Paul à Notre-Dame de Grâce ", rédigé par l'abbé Yvon Tibbal en septembre 2020